Dictionnaire des idiomes militaires (A=>B)

Publié le par Sangliporc

Voici un petit extrait du dictionnaire des idiomes militaires:

A=
Alpha
AD [adé] abréviation. Ces deux lettres ne signifient pas "Anno Domini" mais "A la disposition de". Cette abréviation est utilisée dans des expressions telles que "AD la semaine" (à disposition du service de semaine pour faire des TIG), "AD la FAR" ou "Vous êtes AD" (faites ce que bon vous semble, mais pas trop).

Action
[aksion] nom féminin. Utilisé seul et sur un ton rageur, ce mot, "Action!", signifie "Je vous conseille d'exécuter l'ordre que je viens de vous donner dans les plus brefs délais avant que ma bonne humeur ne me quitte!" Ou à peu près. Quoi qu'il en soit, dans le tournage du grand film "Les années sous commandement", "Action" se dit à 7H30 et "Coupez" à ...jusqu'à que le "chef" en ait marre. Douze heures minimum de tournage par jour pour nous pauvres figurants.

Adjudant [adejudant] nom masculin désignant un grade de sous-officier supérieur (en quoi? personne ne le sait), parfois accompagné du mot chef (adjudant-chef). Souvent remplacé par "juteux" ou "juteux-chef" pour désigner un dinosaure alcoolique ne voulant pas prendre sa retraite et ne parlant qu'au passé: "De mon temps, ça ne se passait pas comme ça...", "Dans mon ancien régiment on faisait comme ça...", "Quand j'étais...". Des histoires dont tout le monde se fout et qui ne font pas avancer les choses.

Alcool 
[Al Col] nom masculin. Les engagés sont considérés comme des alcooliques invétérés comme le montre cette variante de "boire ou conduire": "L'alcool au volant tue, alors ce week-end ne prenez pas la voiture".

ANP
 
[à haine pet] abréviation de Appareil Normal de Protection (très rapprochée). Il serait bien plus simple de dire masque à gaz, mais les huit semaines de classes ne se justifieraient plus s'il n'y avait pas d'abréviations stupides à apprendre. Ce problème mis à part, cet appareil n'a rien de normal. Il y a vraiment des déguisements moins ridicules et plus confortables à porter.

Appelé
[apeulé] nom masculin. Ce terme générique désigne les soldats  non volontaires envoyés dans les camps de concentration militaires. On dit en fait "appelé sous les drapeaux", mais la caserne n'en compte qu'un seul, sous lequel il est strictement interdit de se tenir! (terme uniquement employé par les dinosaures qui les ont connus et qui ne veulent pas prendre leur retraite avant d'avoir bien fait chier les engagés)

Autant
ou Ô temps [OTAN] "Autant pour moi" ou "Ô temps pour moi". Bien que la manière d'orthographier cette expression soit très discutée, son sens reste assez clair: il s'agit de reconnaître ses torts mais sans insister (un gradé n'a jamais vraiment tort, non?).

Arbre en boule
[art branboul] nom masculin. "Vu, l'arbre en boule?" Insulte suprème d'un maréchal des logis au sommet de son inspiration, mais dont la signification profonde restera certainement perdue à tout jamais dans les méandres de la protubérance qui lui fait office de cerveau.

Aspirant 
[ah ce pire an!] débile profond à la recherche d'une barrette de sous  lieutenant. On peut l'appeller Monsieur l'aspirant, mais là il se fâche tout rouge. Alors on dit Mon Lieutenant; si ce n'est pas de la flatterie forcée, je ne sais pas ce que c'est... L'aspirant est bête (ça ne se discute pas), mais il manque cruellement d'expérience dans ce domaine. Et donc il est souvent ridicule. S'il s'engage, il pourra tout de même faire un officier comme les autres. Comme quoi la connerie, ça peut s'apprendre!

B=Bravo
BAC
[bak] nom masculin, abréviation courante, diplôme. Les militaires sont fiers de leurs études: "Moi, j'ai BAC moins trois".

Bague
[baah gueux] nom féminin. La seule  bague dont il est question à l'armée est celle du FAMAS, dans des expressions comme "La bague en bas!" et "la bague en haut!". Bref, on a passé la bague à l'unique doigt du FAMAS.

Baguer
[bagué] verbe pornographique, si, si, je vous assure. "Va baguer dans les kékés". Une autre expression, "Vous voulez baguer ou quoi?" semble traduire une certaine envie de participer à ces ébats. D'ailleurs "Je vais te baguer le cul."

Bander
[bandé] verbe. "Ça me bande!" C'est clair, non? Mais tout ceci me paraît fort peu érotique.

Bête
[bète] nom féminin. "Arrêtez d'être bêtes!" Bien qu'un ordre ne se discute pas, celui-ci est bien difficile à appliquer dans un champ de bêtes féroces. Autre version: arrêtez de nous imiter.

Bien
[bi-un] adverbe. Tout va pour le mieux si on a "le petit truc qui va bien." A noter que l'expression "on est bien ici" a disparu de notre vocabulaire. Par ailleurs, si c'est compris, c'est "Bien pris".

Biloute
[biloute] nom masculin. La nouvelle recrue s'appelle biloute. Assez peu usité.

Binôme
[binohme] nom masculin ayant un double. Le binôme d'un soldat est précieux, alors il faut le garder "propre comme une gamelle de soupe à l'oignon".

Bitard
[bitar] appelation d'origine non contrôlée du militaire moyen.

Bite
[bite] nom féminin. La bite pourrait être l'emblème de la Défense Nationale, si l'on en juge par l'importance qui lui est accordée. Qui ne s'est pas entendu dire, "Après l'armée, tu seras un homme, un vrai!"? Et bien non, l'armée, ça fait la bite! Cela ne peut être contesté, puisque chaque mauvaise nouvelle ou ordre affligeant est suivi de "Ça t'fera la bite!" ou "Ça vous fera la bite!". L'objectif final est bien entendu de transformer les engagés en bites. Quand la métamorphose est accomplie, on leur dit: "Vous êtes des bites!". Mais ce n'est pas tout. De temps en temps, un gradé s'inquiète et lance "Vous avez tous votre bite?". Et enfin, le nouveau s'appelle "Bleu bite".

Biture
[biture] nom féminin. "Prenez une bonne biture" est une référence supplémentaire (voir Alcool, Whisky...) aux liens étroits entre l'alcool et l'armée et signifie "bon week-end".

Bloquer
[bloké] verbe emmerdant. "Vous serez bloqués ce week-end". Un grand classique de la menace proférée le vendredi.

Boudin
[bout d'un] nom masculin. "Ça craint du boudin!". Voila une expression imagée! Utilisée exclusivement lors du stage commando, elle est toujours incomprise à ce jour.

Bouffe
[boufe] nom féminin.La bouffe est l'une des nombreuses épées de Damoclès qui sont toujours prêtes à tomber sur le béret des soldats amateurs, ceux que l'on appelle les "civils déguisés en militaires". Lorsque la bouffe va s'abattre sur sa victime, l'avertissement se résume souvent à "Tu prends une bouffe!".

BP
[bépé] abréviation. Jadis, le BP était pour nous un Bon Point.  Aujourd'hui, lorsqu'on entend "Viens chercher ton BP", c'est d'un cadeau empoisonné qu'il s'agit: le Bulletin de Punition. Jamais à court "d'images", l'armée a différentes façon d'annoncer la mauvaise nouvelle: "Vous viendrez signer le BP", c'est clair; "Je cours, tu cours, il court, je prends BP.", ça l'est moins!

Branler
 
[branlé] verbe non sans rapport avec l'onanisme. Les soldats sont sans cesse soupçonnés de se masturber, et en public! Ils sont réprimandés par cette belle phrase: "Va falloir voir à arrêter de vous branler le mammouth". L'inactivité chez les autres engendre la colère du maréchal des logis et il demande: "Tu te branles les couilles?".

Burne
[burne] nom féminin mais pas tant que ça. Lorsque les appelés ne sont pas des bites, ils sont des burnes. C'est un fait reconnu par tous les gradés qui s'accordent à dire que "Vous êtes tous des burnes". Avec tous ça, ce n'est pas étonnant qu'il y ait tant de soldats: ils doivent se reproduire. Dans le cas des militaires à barrettes blanches, c'est beaucoup plus délicat, vu qu'ils ne doivent plus avoir de burnes. En effet, ils n'arrêtent pas de dire "Vous me brisez les burnes." (ça doit faire mal).


A suivre ...

 

Publié dans Fun

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